Hôtel de la Massequière

Localisation :

Tours, îlot compris entre les rues de la Gallée (rue Marceau) à l’ouest, la Grand-Rue (rue du Commerce) au nord, Traversaine (rue Nationale) à l’est et la Scellerie (rue des Halles) au sud.

Dates :

Antérieur à 1419-1720

État du batiment :

Détruit

Situé dans un îlot compris entre les rues de la Gallée (rue Marceau) à l’ouest, la Grand-Rue (rue du Commerce) au nord, Traversaine (rue Nationale) à l’est et la Scellerie (rue des Halles) au sud, l’hôtel de La Massetière ou Massequière était enclavé entre l’église Saint-Saturnin au nord, l’hôtel de Thomas Bohier à l’est, l’église Saint-Hilaire au sud et le couvent des Augustins au sud-ouest. La première mention de cet hôtel remonte à 1419 dans une lettre de Charles VII où il est question de l’hôtel de la Masquière. Il était alors la propriété de Guillaume de Craon et de son épouse Jeanne de Montbazon. Leurs enfants ne leur ayant pas survécu, l’hôtel fut transmis à Gui de la Rochefoucault, seigneur de Montbazon [Monnier, 1926, p. 311-312].

La famille ne résida pas en permanence à Tours et mit à plusieurs reprises l’hôtel en location. Entre 1429 et les années 1450, l’hôtel fut loué à la municipalité qui y implanta une école qu’elle confia aux soins de maître Jean Jehan en 1432, puis du prêtre Louis Rohant en 1439. Le loyer important de la location provoqua la fermeture de l’école à une date inconnue. L’hôtel accueillit également les audiences des plaids royaux notamment entre 1424 et 1426 [Chevalier, 1957, p. 55].

Il resta cependant dans les biens de la famille Rochefoucault jusqu’en 1495, date à laquelle Jean du Bois entra en sa possession [Monnier, 1926, p. 312]. En 1499, le bien était entre les mains de Jeanne de La Rochefoucault. Elle loua une portion de son jardin à Thomas Bohier pour qu’il puisse disposer d’un accès privatif direct à l’église Saint-Saturnin et à sa chapelle depuis son hôtel particulier voisin [Bosseboeuf, 1899, p. 199]. En 1547, la seigneurie de Montbazon devint un comté et fut confié à Louis V de Rohan-Guéméné [Monnier, 1926, p. 312]. L’hôtel devint alors le fief des Rohan et le resta jusqu’à la Révolution. Anne de Rohan, duchesse douairière de Montbazon, vendit l’hôtel en 1671 aux Augustins. Ils le conservèrent jusqu’en 1717, date à laquelle ils durent s’en séparer pour recouvrer une partie de leurs dettes [Monnier, 1926, p. 314].

La mise en vente de 1717 permet d’obtenir quelques indications sur l’hôtel tel qu’il était au début du XVIIIe siècle. Il se composait de deux corps de logis disposés en L et édifiés au XIVe siècle qui étaient selon l’acte en état de délabrement. Le premier corps de logis, orienté est-ouest, s’articulait autour d’un escalier de pierre qui desservait des caves et écuries, la cuisine au rez-de-chaussée et un étage. Le second logis, orienté nord-sud, comprenait une grande salle au premier étage et des appartements dans le reste du bâtiment. Deux escaliers en bois permettaient d’accéder aux étages. L’un donnait sur le jardin et l’autre sur la cour. L’accès principal à l’hôtel se faisait par une impasse qui prit son nom [Monnier, 1926, p. 315].

Trois ans plus tard, Louise Moisant, veuve de Jacques Orceau, en fit l’acquisition. Elle fit entièrement détruire l’hôtel pour construire de nouveaux bâtiments [Monnier, 1926, p. 316]. Plus rien ne subsiste de cet hôtel qui fut détruit par les bombardements de 1940 [Leveel, 2003, p. 130].

 

Bibliographie

Bosseboeuf Louis, « Les maisons historiques de Tours. L’hôtel Bohier ou de La Falluère », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine, T. 12, Tours, 1899-1900, p. 195-208.
Chevalier Bernard, « Les officiers municipaux à Tours entre 1419 et 1462 », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine, T. 32, 1957, p. 53-78.
Monnier L., « L’hôtel de la Massetière », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine, T. 23, 1926, p. 311-319.
Leveel Pierre, « L’ancien hôtel de La Bourdaisière ou du Gouvernement (XVIe-XIXe siècles) », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine, T. 49, 2003, p. 129-140.
Logeais, Histoire des rues de Tours d’après un manuscrit de Logeais appartenant à la Bibliothèque publique […], augmentée d’un nouveau plan général de la ville depuis l’annexion de Saint-Étienne, Tours, J. Grassien, 1870.


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